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Ce mois-ci...
Le cinéaste et
comédien belge épingle avec férocité les travers et les
petitesses des Français moyens
Ce nest pas moi qui fait de la télé, cest
M. Manatane ! », corrige demblée Benoît Poelvoorde, réalisateur,
auteur et comédien découvert par Canal Plus il y a deux ans. Lhumour
cinglant et labsence de tabou de cet artiste belge ont séduit la
chaîne. Depuis janvier1997, il propose une fois par semaine, le lundi vers
20 h 15 dans « Nulle part ailleurs », une chronique de cinq minutes,
« Les carnets de M. Manatane ». Travesti tantôt en exorciste,
tantôt en pilote du Paris-Dakar, habillé en camarade, faux à
la main, ou dans la peau dun navigateur solitaire, il épingle avec
férocité les travers et les petitesses des gens, stars de la télé
ou Français moyens. « M. Manatane est un beauf fringué issu dun
milieu plutôt cultivé, explique son créateur. Ce qui fait que,
contrairement aux autres beaufs, il na aucune circonstance atténuante.
»
Raciste, râleur,
cruel, pingre et sans scrupule : le héros de cette série décapante
nappelle guère la sympathie. Et Benoît Poelvoorde prend visiblement
plaisir à susciter le dégoût. Son premier long métrage,
Cest arrivé près de chez vous (réalisé avec deux autres
jeunes cinéastes belges, Rémy Belvaux et André Bonzel), où
il dénonçait, avec une extrême noirceur, le voyeurisme de la
télévision, avait déjà, en 1992, provoqué des réactions
deffroi. Chacun des sketches des « Carnets », filmés sur
pellicule et réalisés avec le soin dun court métrage, crée
un choc, laisse un sentiment de malaise. Il y a une violence et une liberté
qui ne sont guère de mise à la télévision. « Les gens
ont besoin de voir des images qui ébranlent les codes, tranche le comédien.
« Nulle part ailleurs » offre cette opportunité à des timbrés
comme Edouard Baer, Jules-Edouard Moustic, moi, et dautres. Ça fait
du bien, ça libère. Sans cela, lémission serait un banal
talk-show comme on en voit partout. »
M. Manatane fait de la télévision, mais du bout des
doigts seulement. Benoît Poelvoorde souligne quil na accepté
dapparaître sur Canal quaprès avoir eu lassurance
quon lui laisserait carte blanche. Il refuse de se montrer en plateau,
afin de ne pas « porter atteinte à son image de comédien ».
Enfin, il a exigé de pouvoir tourner avec du film, « un support qui
permet de se distancer par rapport à la télévision. Cest
peut-être bête mais comme ça je nai pas limpression
dêtre trahi en passant du grand au petit écran ».
François-François, le maréchal Ganache et Patimbert appartiennent au rayon des souvenirs. Après onze années de délires en tout genre, Albert Algoud a été contraint de tourner la page Canal+. On retrouve désormais cet ancien professeur de français sur France Inter et sur La 5e, où il compte bien écrire de nouveaux chapitres. Car l'écriture est une vraie passion pour cet homme qui se défend d'être devenu un clown triste.
- Comment avez-vous vécu votre départ forcé de Canal+ ?
Albert Algoud - Ce que je n'ai pas apprécié, c'est la manière abrupte avec laquelle ça s'est fait. Vous savez, apprendre le 9 septembre que vous devez quitter Canal+, c'est sentimentalement dur car c'est une maison à laquelle j'étais très attaché. Ils ont décidé des changements à " Nulle part ailleurs ", ils ont leurs raisons.
- Justement, vous avez pris la succesaion de Jean-Luc Hees sur France Inter...
- J'anime en effet " La partie continue ", un magazine culturel et éclectique. C'est une belle émission, dans une belle tranche horaire. J'essaie de faire partager ma curiosité aux auditeurs en ne me prenant pas au sérieux. Je présente également, le vendredi sur La 5e, " Côté Cinquième ", qui consiste à découvrir les bons côtés d'un invité. La devise de l'émission est : Des questions courtoises, pas sournoises, mais je ne laisserai rien passer !
- Revenons sur le chapitre Canal+ : ne serait-elle plus une famille ?
- Vous savez, dans les familles, il y a de tout ! Mais je ne dit pas : " Familles, je vous hais. " Il y a des changements indissociables de l'évolution quantitative de Canal. Rousselet disait de son temps : " Quand on passera à deux millions d'abonnés, on verra les choses différemment " Maintenant, Canal en compte plus du double ! Dans la mesure où " NPA est la vitrine de la chaîne, ils la changent. Mais je n'ai ni amertume ni aigreur, d'autant que je me suis vraiment bien amusé. Le mérite d'Alain de Greef est de nous avoir laissés faire nos délires, à moi, Karl Zero, Antoine de Caunes ou José Garcia. Nous étions libres et c'est pour cela que je suis un peu triste.
- Quels sont vos meilleur souvenirs de ces délires ?
- Avec Karl, j'en ai dix mille ! Patimbert à Cannes, par exemple, avec mille personnes qui hurlent : " Patimbert-Patimbert-Pa-tim-bert " ! Il y a des fois où on se marrait tellement, où on se trouvait tellement cons en se regardant, qu'on ne pouvait plus sortir un : mot ! Je me souviens un jour avoir été déguisé en majorette avec José. J'avais fait venir pour un sketch débile une compagnie de majorettes " de l'arrière-pays cannois. Il se met à pleuvoir et .les gamines ont pris peur en voyant arriver deux vieux travelos avec le maquillage qui coulait ! La Croisette était déserte, c'était à la fois pathétique et drôle.
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